Dorota et Jakub, créateurs de la fondation Camposfera
Camposfera est le nom de la fondation créée par Dorota et Kuba dans laquelle je fais ma première pause pour travailler. On est au milieu de la campagne polonaise, dans un village qui ne compte pas plus qu’une épicerie et un vendeur de saucisses, la base. Ici, plus de tracteurs que de voitures et moins d’hommes que de gallinacés.
Un des objectifs de l’organisation est de créer cette rencontre entre monde rural et jeunesse internationale grâce à un lieu: une ancienne école remise sur pied. Dans le même temps, il y a l’idée d’un endroit où les visiteurs, puissent faire copain coapin avec la nature et apprendre à vivre en mangeant des tomates qui ont du goût et à recouvrir des murs en se salissant les mains d’argile.
En apprenti repporter je me suis pointé le deuxième jour avec mes questions sur leurs motivations à se lancer là dedans mais un autre volontaire vidéaste était déjà passé par là. Et puis pas le temps pour les redites puisqu’il y a un mois et demi, la famille s’est agrandie et la petite dernière réclame dans la pièce à côté. Je regagne ma chambre bredouille, même si j’ai la réponse à mes questions sur youtube.
Le projet naissait il y a trois ans d’une volonté d’alternative laborale, d’un besoin d’une activité qui ait du sens, d’un projet de promouvoir un autre mode de vie, respectueux de l’environnement et de partager ces valeurs là avec le plus de gens possibles. Une envie d’entreprendre aussi, de sentir l’excitation de créer.
pour les justes francophones et les sans son:
L’histoire de la fondation c’est aussi celle du rapport de l’homme à la machine. Elle nait entre autre d’une volonté d’user son dos penché sur des carrotes plutôt que vouté contre un écran. Au début ça marche, ça bricole, ça rénove, ça pousse. Sauf que ça ne gagne pas de pain. Le projet dépend d’aides extérieures et pour chasser les sous, il faut tirer des candidatures sur des appels à projets et revenir au bureau donc, jusqu’à décrocher le gros lot qui permettra de s’aérer un peu et d’en profiter.
Il y a un mois et demi, l’équation de la fondation s’allonge puisque la famille s’agrandit : moins de temps et la nécessité de le concentrer sur les activités qui maintiennent le navire à flot, c’est à dire pas dans le jardin. Kuba dit que dans ce genre de moments il est salutaire de lever le nez du guidon et de prendre un peu de distance par rapport à son projet. De recommencer autre chose? Non, l’idée de Camposfera est bonne, et il y a encore beaucoup de choses à créer. “En trois ans on est passé d’une simple idée à une organisation en marche” qui attire volontaires et curieux, où des légumes poussent et où des murs se repeignent.
Tout ça aura permis de confirmer l’idée et l’envie de poursuivre, reste maintenant à trouver un moyen durable de passer les hivers, mais c’est parfois dans les situations les plus tendues que les idées surgissent.