À nos héros polonais
Ce matin on va dans une école pour une célébration patriotique, ça fait parti des echanges culturels promu par la fondation dans laquelle je suis volontaire le temps de quelques semaines. La prof d’anglais vient nous chercher en voiture, le patelin ne compte pas beaucoup d’étrangers et ça produit une chaleureuse curiosité.
Quand on arrive les mômes sont en uniforme, les adultes aussi, sur leur 31, tailleurs, cravates, képis, on ne blague pas avec les héros de la résistance polonaise. L’école prépare l’événement depuis un certain temps. Les gamins ont appris des poêmes et des corégraphies et une institutrice prend place derrière le synthé. Hymne national dans le préau.
Les discours semblent commencer comme partout ailleurs par d’interminables remerciements à l’egard des quelques élus, gradés et notables locaux qui ont fait le déplacement et qui par leur auguste présence renforcent la portée de cet événement (formule mauritanienne). Tout le monde est joyeux et grave, au diapason.
Tout le monde sauf les gosses, malicieux et gais, qui n’ont pas l’âge de l’Histoire et qui se chamaillent comme si de rien n’était avant de se faire recadrer par la bonne soeur de l’école. Pourtant si la cérémonie est poignante, c’est bien grâce a eux.
Ça se poursuit dans la cour où un vieux sidecar avec une mitraillette automatique côtoie une marelle improvisée, une douce initiation a la guerre.